Afin d’optimiser la rentabilité de leur exploitation, certains agriculteurs n’hésitent pas à s’équiper de systèmes robotisés pour les soulager et également assurer un bien être pour leurs animaux.
AFP – BREHAN — Dans une immense étable à Brehan des robots poussent le fourrage jusque sous le museau des vaches, les brossent et les traient à volonté: en pariant sur l’automatisation, certains agriculteurs espèrent gagner en confort de travail et en compétitivité.
« Je ne reviendrais en arrière pour rien au monde!« , commente Vanessa Ropert-Le Bihan, 32 ans, l’une des trois producteurs de lait qui se partagent cette installation ultra-moderne, le premier bâtiment entièrement automatisé en France, selon eux.
Pénibilité de la traite traditionnelle et de ses horaires contraignants, main-d’oeuvre difficile à attirer et à garder: ces colocataires ont choisi la robotisation, fin 2009, pour alléger ces difficultés.
Avec aussi en tête l’idée de se préparer à la suppression des quotas laitiers, à l’horizon 2015. « On produit davantage avec le robot de traite« , se félicite Vanessa Ropert-Le Bihan, qui s’estime aujourd’hui prête à ce futur contexte « où on pourra produire peut-être un peu plus« .
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Les quatre robots de traite installés dans l’exploitation reconnaissent chacune des 180 vaches grâce à une puce dans leur collier, puis se calent sur « les coordonnées GPS » de leurs pis « pour s’y brancher et démarrer la traite« , explique Hervé Celard, directeur de communication du fabricant des robots, la société Lely, lors d’une journée portes ouvertes organisée vendredi 24 §Septembre 2010.
Reliés à un ordinateur – et au téléphone portable de l’éleveur en cas de problème – les robots communiquent une multitude d’indicateurs sur la lactation, la rumination, l’état de santé des bêtes, aidant ainsi l’éleveur à prendre ses décisions.
« Ils ciblent l’attention sur les vaches qui ont une baisse de forme« , précise Vanessa Ropert. « Loin de s’éloigner des bêtes, on va voir en priorité celles qui en ont le plus besoin« , souligne-t-elle.
Deux autres robots, programmés par l’éleveur sur une télécommande, raclent les déjections des animaux – les évacuant sous le caillebotis de l’étable – et repoussent le fourrage tout près des animaux, économisant à l’exploitant quelques dizaine de minutes de travail. « On les consacre à la surveillance et aux soins des animaux« , précise Vanessa Ropert-Le Bihan.
« On enlève la pénibilité du travail, on produit plus, on améliore sa vie sociale et le suivi de la vache« , résume cette mère d’un garçon de 18 mois.
« Fini les épaules cassées« , renchérit son père Paul Ropert, qui a investi 1,45 million d’euros dans cette installation.
« On s’est lancé avec un prix d’équilibre de 320 euros la tonne de lait« , explique-t-il, en confiant cependant qu’avec la récente baisse des prix du lait, « c’est délicat« .
Le coût de ces petits bijoux de technologie – 120.000 à 150.000 euros pièce le robot-trayeur (chacun pouvant traire 60 à 65 vaches) – refroidit en effet les ardeurs des nombreux curieux qui se pressent pour visiter l’exploitation.
« C’est beau, mais complètement démesuré, ma banque ne suivrait jamais« , estime Fabrice Havard, 35 ans, producteur de lait dans le Morbihan. « C’est une belle vitrine pour l’élevage« , renchérit Michel Chevalier, producteur laitier et éleveur de porcs à Trévégat-Caro, qui préfèrerait néanmoins un « investissement moins onéreux en pariant plus sur l’humain« .
« Je préfère voir mes vaches dehors. Avec le robot, les vaches sont tout le temps dans le bâtiment car il faut l’exploiter au maximum« , regrette Jean-Pierre Paulic, producteur à Baud.
Source: AFP via Google
Grâce aux robots, on peut boire l’apéro… (avec la Team Dolmen)