A l’occasion de l’Exposition Universelle de Shanghai 2010 se déroulant en Chine, plusieurs robots Nao ont fait le déplacement et feront des animations sur le Pavillon de la France et le Pavillon de Paris -Ile de France sur cette exposition.
Terra Eco a donc rencontré Bruno Maisonnier, PDG de la société Aldebaran-Robotics et inventeur de « Nao le robot », le petit robot humanoïde s’activant dans les domaines tels que l’éducation, l’assistance à la personne où la recherche.
Quelles sont les applications des robots humanoïdes, et notamment de Nao ?
« Nos robots sont vendus à des laboratoires de recherche qui travaillent sur des thèmes très variés comme les mécanismes d’apprentissage chez les bébés. Ils intéressent aussi les entreprises qui veulent explorer le monde de la robotique. L’objectif à terme est de proposer au grand public des Robots de Compagnie de jeu ou éducatifs ou encore d’assistance à la personne. Mais il y a encore quelques années de travail.
Comme compagnon, le robot pourra nous aider à gérer notre calendrier, il pourra transmettre des messages entre les membres d’une même famille. Une personne âgée mal voyante pourra aussi demander à son robot de lui lire le journal, ce qu’il pourra faire en téléchargeant un fichier texte sur internet via WIFI. On travaille aussi avec des enfants autistes… »
Plus d’informations sur l’Interview de Bruno Maisonnier par Terra eco: « Comme l’ordinateur, la robotique va révolutionner le monde » dans la suite …
Y a t-il des applications environnementales ?
« Nous en sommes encore à la phase d’exploration, mais nous avons un client allemand qui voudrait utiliser une équipe de robots pour leur faire nettoyer une rivière ou un champ. Moi, je rêve de les mettre sur un champ de mines pour des opérations de déminage. »
Pourquoi vous-êtes vous intéressé à ces technologies ?
« Quand j’étais étudiant, j’ai assisté à l’arrivée de la micro-informatique et j’ai vu des centaines de milliers de personnes acheter des ordinateurs qui étaient très chers et qui ne servaient à rien, simplement parce qu’on savait que ça allait révolutionner le monde. Il y avait un côté ludique et scientifique. Je vois aujourd’hui le même phénomène se produire avec la robotique.
J’ai créé ma boîte en 2005 et nous sommes aujourd’hui une centaine de personnes. Nous vendons des robots dans 27 pays et 90% de notre chiffre d’affaires est à l’export. Quand les robots seront suffisamment utilitaires et efficaces et qu’ils seront acceptés par la société, tout le monde sera demandeur et chaque personne âgée aura son robot.
Les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer pourraient gagner 2 à 5 ans d’autonomie. Il y aura des millions d’emplois à la clé. Déjà aujourd’hui, les grandes compagnies d’assurance qui ont des systèmes de télésurveillance et d’assistance à la personne souhaitent utiliser des robots. »
Pourquoi la robotique est-elle apparemment moins développée en France que dans d’autres pays ?
« Parce que c’est compliqué et que l’état des technologies ne permettait pas jusqu’à présent de faire des robots à un coût acceptable. Aujourd’hui, ça devient possible. Il faut savoir aussi que les laboratoires de recherche français sont en pointe en matière de robotique.
Et aux États-Unis, les universités achètent des robots pour essayer d’intéresser les jeunes à la science. »
Source : Terra Eco par Hélène Duvigneau